Selon le type de cancer, différents protocoles de chimiothérapie peuvent être suivis, plus ou moins agressifs. Outre son efficacité avérée pour lutter contre la maladie, la chimio peut entraîner de nombreux désagréments chez le patient, dont l’alopécie. C’est-à-dire la perte de cheveux et de poils. Une étape à l’impact psychologique important, très souvent redoutée des patients. Selon le protocole de chimio engagé, le port d’un casque réfrigérant peut être proposé au patient. Ce casque a pour objectif de prévenir la perte de cheveux, et de favoriser leur repousse. Une prévention nécessaire au bien-être physique et psychologique des patients pendant le parcours de chimiothérapie.
Comment fonctionne le casque réfrigérant ?
Afin d’éliminer les cellules cancéreuses de l’organisme, la chimiothérapie s’attaque aux cellules tumorales, mais également aux cellules des muqueuses, du sang, et des cheveux. C’est ainsi que le phénomène d’alopécie intervient. Le protocole de chimiothérapie du cancer du sein est particulièrement agressif pour les bulbes du cheveu.
Le port du casque réfrigérant peut alors être conseillé aux patientes. Refroidi à -15 degrés, le casque, plus proche du bonnet, est posé sur la tête des patientes. Le froid resserre ainsi le diamètre des vaisseaux sanguins, diminuant l’afflux du sang à la surface de la tête. L’impact des molécules de chimiothérapie est alors réduit sur les cellules du cuir chevelu. Les bulbes du cheveu sont ainsi préservés.
L’application du casque est simple. Il doit être porté quelques instants avant le début du protocole. Il est important que l’équipe soignante s’assure de maintenir le casque toujours froid. Il peut être nécessaire de le changer pendant la perfusion. Les patientes le conservent environ 30 minutes après la fin de la perfusion.
Quels effets sur le patient ?
Si en pratique, le port du casque réfrigérant est simple, il peut être mal supporté par les patients. Maintenir un contact si froid sur la tête pendant un certain temps peut entraîner de nombreux désagréments. Certains patients souffrent de maux de tête et de douleurs oculaires. Des douleurs aux cervicales peuvent également être ressenties, en raison du poids du casque. Afin de réduire l’inconfort, il est recommandé de porter des vêtements chauds, et un bandeau sur le front et les oreilles pendant la durée du traitement. Du paracétamol peut être prescrit en amont et après le protocole.
Marie-Hélène, 49 ans, témoigne : “Le port du casque réfrigérant n’est certes pas agréable, mais il est indispensable de se concentrer sur ses effets”. Certains patients ne supportent néanmoins pas son utilisation, et choisissent de ne plus l’utiliser.
Quelle est l’efficacité du casque réfrigérant ?
L’efficacité du casque réfrigérant dépend de divers facteurs. Tout d’abord, la nature du protocole de chimio et les molécules utilisées sont un facteur important de réussite. Certains protocoles excluent la possibilité de porter un casque réfrigérant.
Le mode d’administration de la chimiothérapie est lui aussi un vecteur important : le casque réfrigérant ne peut être utilisé ni par les patients traités en continu par pompe, ni par les patients traités par chimiothérapie orale. Seuls les patients inscrits dans un protocole de chimiothérapie par voie intraveineuse et de courte durée peuvent bénéficier du port du casque.
Le port du casque réfrigérant est par ailleurs contre-indiqué dans le traitement de certains cancers, tels que la leucémie, ou certaines tumeurs entraînant des risques de récidives. Aucune zone ne doit alors être à l’abri du traitement.
Il est donc essentiel pour l’équipe soignante de bien informer les patients.
Les résultats du casque réfrigérant demeurent encore controversés. De nombreuses études mettent en évidence des taux de réussite divers, selon les pratiques utilisées. Dans 50 % des cas, les patients ayant eu recours au casque réfrigérant reconnaissent un ralentissement, voire l’absence de chute de cheveux. Ces patients admettent également que leurs cheveux ont repoussé rapidement après la chimio, plus denses et plus fournis.
Si les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous, le bénéfice psychologique est réel sur les patients. Marie-Ève, 54 ans le reconnaît : “J’ai perdu une partie de mes cheveux pendant le protocole de chimio. Le doute et la fatigue prennent parfois le dessus. Mais avec l’utilisation du casque, j’ai eu l’impression, de mener à mon échelle, mon combat contre ma maladie et retrouver un peu ma féminité”.
Le combat contre la maladie passe également par le bien-être moral.
Source : https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-vie/Image-corporelle/Prendre-soin-de-ses-cheveux/Casque-refrigerant